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Le blog de Jérôme Dumont

Ce blog évoque la vie politique de la Meuse et de Verdun. Engagé dans le Nord meusien, je suis Conseiller Départemental de la Meuse (canton de Verdun 2)

La Meuse, au coeur de la France périphérique ?

La France des sacrifiés
La France des sacrifiés

Lors de mon dernier post, j’analysais le vote FN en Meuse comme venant, à tord ou à raison, d’un sentiment de déclassement.

Cette semaine, le géographe Guilluy publie un ouvrage passionnant, la France périphérique, comment on a sacrifié les classes populaires. Venant des rangs de la gauche, l’auteur avait déjà créé la polémique avec Fractures françaises en 2010. Pour lui, cette France périphérique où vit 60 % de la population française est aujourd’hui celle qui souffre. Se trouvant à l’écart des grandes métropoles, elle subit la mondialisation sans en profiter. Composée d’ouvriers, d’employés ou de commerçants de la petite classe moyenne, elle constituerait la classe populaire de l’autre côté du périph, des espaces ruraux, les villes moyennes ou les espaces périurbains (une belle définition de notre département !)

Certes, ce géographe atypique (il n’est pas universitaire !) est contesté par de nombreux sociologues. En effet, ses enquêtes ne seraient pas assez complètes et ses conclusions hâtives feraient le jeu du FN. Quelles conclusions pouvons- nous en tirer pour notre territoire ?

Le 93 plus riche que la Meuse !

Guilly, en dehors de certains écueils, a le mérite de mettre en avant des territoires oubliés par Paris. Ainsi, citant le sociologue Dominique Lorrain, il affirme que les investissements publics dans le quartier des Hautes Noues à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne) sont mille fois supérieurs à ceux consentis en faveur d'un quartier modeste de la périphérie de Verdun (Meuse), qui n'a jamais attiré l'attention des médias. Les revenus y seraient même 20 % plus élevés dans cette cité que dans la sous-préfecture de la Meuse. Enfin si l’on regarde le seul critère du PIB le 93 est plus riche que la Meuse.

La peur de l’autre

Guilluy décrit une situation ressentie par de nombreux meusiens, même si elle ne reflète pas complètement la réalité. De plus en plus, j’entends des réactions des jeunes issus des classes populaires qui avec leurs mots exposent les mêmes idées. En Meuse, les services publics disparaissent (les écoles ferment et il n’y a plus de médecins !). En Meuse, les réseaux de communication (la 4G par exemple) ont du mal à passer. La mondialisation est mal vécue (car mal compris !), l’autre fait peur (celui de la ville qui leur est inconnu), l’autre est un profiteur (il ne travaille pas et vit des aides sociales) et une haine de l’immigré se fait ressentir ! Ces représentations se propagent dans une frange non négligeable de la Meuse.

Pour y répondre, je vois 3 pistes : l’exemplarité de la classe dirigeante (politique, économique et autre), la pédagogie (nous avons tellement à gagner avec la mondialisation !) et la prise en compte de ces territoires oubliés, déclassés……

La Meuse, au coeur de la France périphérique ?
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