Ce blog évoque la vie politique de la Meuse et de Verdun. Engagé dans le Nord meusien, je suis Conseiller Départemental de la Meuse (canton de Verdun 2)
18 Novembre 2018
La manifestation des gilets jaunes du 17 novembre est un incontestable succès populaire, notamment dans la ruralité et en Meuse. Si des incidents ont été dénombrés à l’échelle nationale, l’ambiance était plutôt « bon enfant » dans notre département.
« Le ras bol des automobilistes »
La hausse des taxes des carburants a concentré la colère de celles et ceux qui sont obligés d’utiliser leur voiture pour se déplacer. De nombreuses contraintes se sont ajoutées récemment pour les automobilistes, de la limitation de la vitesse à 80 k/h à l’augmentation des taxes sur les péages en passant par le durcissement du contrôle technique.
D'autres revendications sont venues se greffer comme la hausse de la CSG pour les retraités très nombreux dans les cortèges. D'une manière générale, Emmanuel Macron, malgré le monde nouveau qu'il prône, utilise les mêmes méthodes consistant à toujours augmenter les taxes, sans baisser les dépenses publiques alors même que le sentiment d'abandon des services publics est prégnant.
« La révolte de la France périphérique »
Cette colère prend tout son sens dans la ruralité comme l’explique, le sociologue Benoit Coquard dans les Echos « ce qui devient structurant et qui politise dans le mouvement des gilets jaunes dans la France rurale, c’est un mode tout entier qui est lié à l’utilisation quotidienne et contrainte de la voiture ». Les gilets jaunes sont une forme de révolte de la France périphérique si bien décrite par le géographe Christophe Guilluy dans son dernier ouvrage « No Society : la fin de la classe moyenne occidentale ».
« Gel de la hausse des taxes sur les carburants » « Grenelle des Territoires »
Si le gouvernement semble pour le moment camper sur ses positions, une annonce d’un gel des hausses de taxe permettrait, à mon sens, d’apaiser la colère.
Le député de la Meuse Bertrand Pancher propose d’organiser un « Grenelle des Territoires ». Je partage entièrement cette position. Un changement de mode vie ne se décrète pas de Paris sans concertation et sans pédagogie avec les populations concernées.
La fiscalité écologique n’est par ailleurs entièrement affectée à la transition énergétique (seulement 7.2 milliards sur 33.8 !). Elle devrait permettre aux collectivités locales (Département ou communautés de communes) d’investir massivement dans les solutions alternatives à la voiture (bus, train, taxi collectif, prises pour batteries…).
Investir dans les technologies !
Surtout la ruralité devrait devenir un champ prioritaire de progrès techniques. De expérimentations ont été réalisées en Meuse (voiture autonome à Verdun, bornes électriques, télétravail, télémédecine avec le projet e-Meuse santé du Conseil Départemental…..). Pour se concrétiser, ces actions nécessiteront du temps, de la pédagogie, de la concertation et des moyens financiers.
C’est une question de volonté politique nationale !