Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Jérôme Dumont

Ce blog évoque la vie politique de la Meuse et de Verdun. Engagé dans le Nord meusien, je suis Conseiller Départemental de la Meuse (canton de Verdun 2)

La Marmotte, la plus difficile des cyclosportives ?

J’ai participé samedi dernier avec 4 amis (Jean Marc, Romu, Christophe et Repaix) de notre club des Randonneurs Diois à l’une des plus belles cyclosportives : la Marmotte. Après plusieurs mois de campagne électorale, j’ai relevé ce défi consistant à escaler 4 cols mythiques des Alpes sur plus de 174 kms et 5000 m de dénivelé.

Le-Bourg-d-Oisans-20120707-00180.jpg

Pour commencer, parlons de l’ambiance ! A notre arrivée le vendredi à l’Alpe d’Huez, la langue officielle n’est pas le français mais l’anglais. Sur 7000 engagés, 85 % des participants sont étrangers ! Les Hollandais sont évidemment majoritaires mais ils sont suivis de près par les Italiens, les Espagnols ou les Anglais !  Sport Communication, qui organise la course, a installé un véritable village où toutes les grandes marques liées au cyclisme sont présentes (Accessoires, produits énergétiques, vitamines, textile, ….) Disons-le tout de suite, le vélo, c’est un business qui rapporte ! Les coureurs veulent tous avoir le matériel le plus sophistiqué, le plus beau et le plus performant. Ainsi, pour faire la queue au ravitaillement, de nombreux participants gardent leur vélo à leurs côtés par peur de se le faire voler. C’est quelque peu gênant quand on est des centaines à attendre une boisson, dans un espace serré !

Une fois les dossards et les puces récupérés, nous nous rendons à notre hébergement situé à une heure de route. On se demande un peu tous ce qu’on est venu faire dans cette galère car même en voiture, le tracé semble difficile. Bonne nouvelle cependant, la météo s’annonce favorable. La nuit est courte, mouvementée et même agitée. Le réveil sonne à 4 H 30 car nous devons être présents à Bourg d’Oisans avant 6H30 pour ne pas bloquer nos accompagnateurs.

Les départs sont échelonnés de 7 heures à 8 heures du matin, pour gérer au mieux le flux de 7000 participants. L’attente est très longue car nous partons en dernier. Je vous passe les détails mais on a le temps de cogiter pendant plus d’une heure, ce qui ne nous empêche pas de boire un petit café sur la place du marché de Bourg d’Oisans. Au passage, nous sommes interviewés par une journaliste du Dauphiné Libéré qui nous prend en photo !

Le Col de la Croix de Fer et du Glandon

8 heures : départ officiel pour une dizaine d’heures d’effort. On reste groupés les 10 premiers kms de plat avant les hors d’œuvre, le col de la Croix de Fer et du Glandon, long de 25 kms. Dès les premiers lacets du col, le flux ininterrompu des milliers de cyclistes est impressionnant. J’ai du mal à trouver mon rythme (j’ai mis un braquet trop grand !) mais nous roulons à 3, avec mon frère et « Repaix ». Nos 2 autres coéquipiers sont un peu plus loin derrière. Je dois faire 2 pauses « techniques » pour retirer mon coupe-vent et ma pompe qui s’est coincée dans mes rayons. Nos 2 autres camarades sont à 15 minutes derrière nous. Après plusieurs kilomètres dans la forêt, on finit dans l’encaissement de 2 montagnes et le long d’un barrage. C’est magnifique même si c’est le premier col que nous grimpons cette année ! Nous mettons un peu moins de 2 heures et nous nous plaçons autour de la 2200ème place. Honorable !

Il reste maintenant 135 kms à parcourir ! J’en profite pour récupérer mes lunettes de soleil, oubliées dans la voiture, m’alimente et me rhabille. La descente du Col du Glandon est neutralisée car elle est dangereuse. On la fait tranquillement avec mon frère. Avant la vallée de la Maurienne, nous remettons des affaires plus légères, après une pause « pipi ». On a perdu plus de 600 places entre les 2 pointages. Nous sommes maintenant 3 et on décide de rouler assez modérément sur le plat. On se fait doubler par des équipes qui ressemblent étrangement à des professionnels par leur tenue et leur équipement. Ils roulent forts sur le plat (plus de 40 km/h). Nous résistons à la tentation de les suivre. Il fait très lourd et on ne sait ce qui nous attend pour la suite. Nouvel arrêt pour remplir nos gourdes.

Le Col du Télégraphe

Prochaine difficulté, le Col du télégraphe ! 12 kms à 7.3 % de moyenne. On est bien et on double un nombre incalculable de cyclistes. On se fait même peur car on est encore loin de l’arrivée. Aucun de nous 3 ne veut lâcher et le compteur descend rarement en dessous de 12 km/h. On espère qu’on ne va pas le payer…..Nouvelle pause en haut du Télégraphe pour remettre une petite laine pour la descente avant la Galibier ! Au pied de ce dernier à Valloire, on se ravitaille un peu plus correctement avec du salé.

Le Col du Galibier

C’est reparti pour une nouvelle montée où l’on passe la frontière de 2000 mètres et la montée devient de plus en plus raide. La moyenne n’est jamais moins de 8% ! Le paysage est somptueux et on aperçoit à la fois de la neige blanche et noire ici. Notre camarade fatigue et on décide, avec mon frère, de s’attendre en haut du Galibier. On a réduit notre vitesse à 10 ou 11 km/h. Je suis de plus en plus irrégulier avec des coups de moins bien. Je perds 200 mètres puis les reprends à 3 kms du sommet. Cependant, les derniers kilomètres restent meurtriers, avec des pentes en hausse avec 9% et une altitude de 2642 m. J’ai des vertiges à plusieurs moments et finis les 2000 derniers mètres « à la ramasse ». Il fait froid, on se rhabille, s’alimente, admire le paysage et prend des photos. Jean-Marc, notre pote nous a rejoints alors que Romuald entame le Col du Galibier ! On va finir à 4 ! On est sur le vélo depuis 6H30 et les premiers sont arrivés depuis 2 heures !

photo--3-.JPG


La descente du Galibier et du Lautaret est une véritable partie de plaisir, sans gros coup de pédale. Une véritable autoroute pour cyclistes ! Ça fait du bien car il nous reste encore un dernier morceau, l’Alpe d’Huez.

La montée de l’Alpe d’Huez

alpe-d-huez.gif

Tous les amoureux du Tour de France ont forcément vibré devant les exploits des champions. L’Alpe d’Huez, ses 21 virages mythiques, ses pentes moyennes à 7.9 %. Je peux vous dire qu’après 160 kms de vélo, la légende n’est pas galvaudée ! On entame les virages par des pentes diaboliques jusqu’au village de La Garde. Nous sommes tous les 3 (Repaix a décidé d’en rester là, quel dommage !) au bord de la rupture avec une vitesse inférieure à 10 km/h, souvent autour de 9 voire 8. Je souffre et me demande comment je vais finir. L’ambiance est fantastique car beaucoup de monde nous encourage sur le bord de la route. Paradoxalement, les cyclistes sont d’un calme olympien…. Je me refais une santé en buvant 3 verres d’eau fraiche au virage 9 et finis bien les derniers lacets. La pente des 5 derniers virages redevient similaire au début de la montée. On aperçoit la ligne d’arrivée et on ne lâchera plus ! Pour vous donner une idée de l’effort, des dizaines de coureurs finissent à pied. D’autres s’arrêtent pour vomir ou noués de crampes.

  Huez-20120707-00182.jpg

On franchit la ligne tous les 3 ensemble (Jean-Marc, Christophe et moi) après un périple de 8 heures 48 minutes et 58 secondes, (2888 ème sur 7000). Repaix et Romu finissent au pied de l’Alpe (Marmotton), ce qui est déjà une très belle performance.

Même si on peut se demander quel est l’intérêt de se faire mal sur un vélo pendant presque 9 heures, on peut maintenant savourer. On l’a fait ! C’est quoi le prochain défi ?

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
Félicitations à vous 5 pour avoir eu l'énorme courage d'aller affronter ce redoutable et mytique parcours et pour l'avoir franchi en laissant beaucoup de monde derrière vous ! Bravo, vous avez<br /> porté "bien haut" les couleurs des<br /> randonneurs diois, chapeau !
Répondre
J
<br /> <br /> Merci Jean-Pierre !<br /> <br /> <br /> <br />